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A native speaker of the Lingua d’Oc and a specialist in romance philology, Claude d’Esplas has deciphered the famous « trobar clus » of the medieval Troubadours in spite of the orthodox views vigorously held by the nomenclatura of the academic Malebouches of the « Provençal » studies . 
The author practised his Kinderszenen in the midst of a bright countryside, Gabriel Fauré’s country, a hard vindictive place indelibly marked with the spirit of the feuds of the Albigensian Crusade, worlds apart from the humane, easy-going Provence or even from the lyrical landscape of Frédéric Mistral’s Mirèio (Nobel Prize). 
  
LA “CANSO” DE  GASTON PHOEBUS A FRÉDÉRIC MISTRAL : “KOINÉ” LYRIQUE OU  “VOIX” D’UN PEUPLE? 
A Marie-Rose  Nayrou-Galy 
  
“Certains pays ont ce  que j’appellerai une clé musicale...” 
  (Duc de Lévis-Mirepoix,  de l’Académie Française). 
         On connaît la triste histoire  d’amour de la fille de Josse-Lauvreins ensevelie à vingt ans. Au fragment de  Miraval (1) de Carcassonne consacré à la belle Alamanda tel que nous le  rapporte Nostredame (2) dans son Histoire  de Provence, répond la curieuse “canso” (3) de Jéhan de Récaud, troubadour  (4) toulousain, sur les ruines du monastère de Prouille : 
   
           “Le rosier refleurit, aimez  jeunes bergères, 
           Ils vous sont inconnus les maux des troubadours 
           … 
           Dans nos bosquets, la colombe murmure 
           La passagère anime les vallons.” (5) 
   
           Si comme le souligne Jacques  Chailley dans son Histoire Musicale du  Moyen-Age, classique du genre, le “trouver” provençal sombra définitivement  dans le sillage de la Croisade albigeoise,  rien n’interdit d’imaginer que l’élégie de Jéhan de Récaud se présente ici  comme une espèce de testament aux résonnances déjà lamartiniennes. 
           Pour avoir, de notre côté, assez  vite retrouvé - en les termes mêmes du Directeur dela Schola Cantorum -  trace des accents des cantilènes populaires supposées par Gaston Paris, niées  par Joseph Bédier, prouvées par Gustave Cohen, mises en danse ou en lyrique  courtoise sur un modèle semi-liturgique dont les laisses monorimes d’octo ou  décasyllabes (6), chantées sur des “timbres” à combinaisons variées auraient  permis - toujours selon le musicologue  J.  Chailley - de fixer la forme musico-poétique, malgré la qualité de l’analyse  nous ne saurions faire nôtre un jugement qui, à cause des splendeurs de l’ARS  NOVA, ignore l’existence de plusieurs siècles d'expression lyrique dans la  “Provincia” (7). ' 
           Officiellement il semble que l’on  ait dû attendre l’AImanach des Muses (1767), le Journal de Musique historique, théorique et pratique (1773),  un fragment de Targo (1777) en l’honneur du Comte de Provence (8), la Pastorale Maurel (1844) et autres Pastorales écrites sur des airs  mi-religieux mi-profanes souvent venus de St Siffrein (9), l’Essai sur la Musique de La Borde dans lequel sont citées des chansons  d’Auvergne, d’Alsace, du Périgord, puis La  Toulousaine (1845, Poésie languedocienne de L. Mengaud, musique de Deffès)  avant la sévère enquête ordonnée en 1852 par le Ministre de l’Instruction  publique Fortoul sur la chanson populaire en France (qui ne comporte rien de  précis sur les chants des régions pyrénéennes) et les approches de Damase  Arbaud (Chants populaires, 1862-64)  Achille Montel et Louis Lambert (Les  Chants Populaires du Languedoc, 1880) pour se faire quelque idée de cette  expression qui avait sérieusement préoccupé - selon J. J. Eigeldinger - Chopin,  George Sand et Pauline Viardot (Revue Musique  et Loisirs, avril 1980); les Pyrénées ne retrouvant leur existence qu’avec Le Chant Languedocien et Pyrénéen (René Pradère, Marius Girou, Louis Mélet :  Ed. Edouard Privat, Toulouse 1935) et les travaux de Marcel Carrières (Académie  de Toulouse, Académie d’Arles) dont La  Musique occitane de I550 à I800 (Ed. I.E.O.). 
         De ce temps, Charles Bordes,  encore dans le cadre de la Schola  Cantorum rassemblait des chants basques, d’Indy des chants du Vivarais  (10), Déodat de Séverac (né à St Félix de Caraman en 1873) composait en  s’inspirant du terroir languedocien et mettait en musique un beau Noël de Goudouli (11), Joseph Canteloube  (lauréat de l’Académie Française et de l’Académie des Beaux-Arts, 1951)  publiait une série de recueils de Chants  Populaires (Haute Auvergne, Haut Quercy en particulier) (12) précédant les  plus récents essais de Poueigh : Chansons  Populaires des Pyrénées Françaises, de Cécile Marie : Anthologie de la Chanson Occitane et de quelques autres dont CANÇON  VOLA (Chants Languedociens et Gascons, CRDP, Toulouse, Déc. 1979). 
   
           A l’abri de leurs montagnes,  assez curieusement et malgré le renom de Gabriel Fauré dont ils constituent la  toujours bouillonnante lave (13), les Chants  d’Ariège ont échappé à toute tentative de vraie nomenclature ou de précise  restitution musicale, loin de cette Loi  du Nord que Simon de Montfort édicta pourtant de Pamiers (14) et que ses  barons - raison d’état oblige - appliquèrent par le fer et par le feu; chants  transmis et retransmis comme mots de  passe de générations à générations dans un peuple connu pour sa dignité et  un goût pour la liberté hautement exprimés en quelques saisissants moments de  l’Histoire, Gaston Phoebus ayant déjà redonné aux vaincus de la Croisade (15) l’espoir d’une  indépendance nouvelle. Chants anciens légués par la voix populaire de la tradition orale (16), les plus émouvants  dans leur mystère car ils ne chantent pas le terroir bien qu’ayant circulé sur  les voies de notre Midi au son du luth ou dans les sillons de l’araire, et chants d ’auteurs, plus récents  d’écriture, qui ont pressenti que le Progrès détruisait non seulement les loups  et les ours mais pouvait également entraîner, avec l’invasion des Isclo d’Or (17) la disparition d’une  langue (18) - sinon d’un message – sciemment  tue ou tuée; ces derniers chants disent la  Terre natale. 
   
           Aux successeurs de Guilhelms (a  Montalba) et de l’Anonyme (19), Ramon Roger, Roger Bernard, Pierre de  Bellissen, Pierre de Durban, Guillem de Figueras, Peire Cardenal, Bernard  Sicart de Marvejols, ont répondu les sujets (et chanteurs souvent sans nom) de cette Dame  Blanche qui des cachots des Alamans au Cachot de la rue des Petits-Fossés  sut, dit-on, se faire reconnaître des bergères comme des Boiëldieu dans la  “Koiné” accessible à tous, celle de la lumineuse harmonie des couleurs et des  sons. 
   
                         Les registres latins de Jacques  Fournier restent assez curieusement muets sur la position d’une certaine Eglise  face aux chants profanes en langue vulgaire (“l’âme d’un peuple”, écrit Mary  Lafon) miraculeusement ou intelligemment parvenus jusqu’à nous, colportés de  châteaux en villages, de villages en hameaux (trois heures de marche séparent  encore Montaillou de Montségur en passant par la Frau (20)) par les troubadours  ou jongleurs ambulants dont les plus contemporains ont nom Louisou le  Charbonnier, Barboutou, le Sucat, François de Paris (21), Cartou de la Ribèro,  Marie de Sabart, Maria d’Esplas, Jan de Ménet, Robert de Montgailhard,  Madeleine, Paul et François de La Borie pour la haute vallée et les sources de  l’Arize avec ses extraordinaires ferments de compositions musicales que l’Almanac Patouès des mainteneurs Gadrat ou la somme des Noëls de Lafont de Sentenac (22) s’efforçaient de rassembler au  début de ce siècle, indépendamment des archives de la Librairie du Château de Toch. 
   
                         Irons-nous jusqu’à affirmer que derrière les mots et les  sons de certains de ces textes en langue “vulgaire” , les plus anodins à  première écoute (La Jano; Le Chot; Aval, aval, i’a uno pradèto; Anan  lèu, Filhetos) ou des plus connus (Le  Bouiè; Las Cansos des Dailhares)  ou des plus sublimes (Cantem toutis la  neissenço (23), Aquelos Mountanhos)  se dissimulent certains secrets imperceptibles aux profanes, inaccessibles aux  impurs qui trouvaient l’écho nécessaire dans l’esprit des bouviers ou celui des  moissonneurs; car seuls les mots ou les  sons pouvaient résister aux obscurs déploiements de férocité animale des  hommes de justice spirituelle tout en  permettant de faire passer l'essentiel de l’assaut désespéré des Purs contre  les Représentants corrompus de civilisations encore dans les ténèbres même si -  Michel Roquebert l’admet loyalement (24) -“on oublie souvent de nous dire qu’à l’époque  de la Croisade le monde leur (= les “barbares”) doit déjà Saint-Denis,  Chartres, et Notre-Dame, la Chanson de Roland, et Tristan et Yseult, Aucassin  et Nicolette et Lancelot et Perceval”. Mots simples ou sons naïfs, clés pour l’ouverture d’une pensée universelle destinée à  construire une organisation sociale sans excessives rigueurs, face aux  féodalités ou césarismes du moment. 
 
    
 
Lettre autographe de  Gabriel Fauré à son compatriote le Docteur Joseph Rambaud, publiée avec  l'aimable autorisation de Monsieur le Docteur Bareilles, Maire de Pamiers, à  qui nous adressons ici nos remerciements reconnaissants. 
         Comment, en effet, oser imaginer que la seule vérité sur les Parfaits soit celle qui ait survécu dans les rapprochements d’idées obtenues des  suppliciés de l’Inquisition (25) aux  mains d’interrogateurs latins officiant dans les Cours de l’occupant venu du  Nord, puisque dans leur absolue majorité, illettrés - n’en déplaise au  Professeur Leroy-Ladurie - ceux de Montaillou comme ceux de Foix ne s’exprimaient que dans la pureté d’une langue romane  aussi savamment ignorée du Collège de France que de la Sorbonne (que fréquenta  pourtant le futur Pape, Innocent III). 
   
                         Parallèlement aux Chartes de  Gasto Febus (26), aux subtils échanges canoniques des guerres dites de Religion  (27), aux indignations de la Petite  Eglise (28), des Demoiselles (29), des Charbonniers ou du Paysan de Foix devant la “résurrection  des berdets” (30) en contre-chant des voix de la collégiale de Massat ou de  celles de Saint-Lizier - dont la tradition est venue jusqu’à nous - entonnant  d’orthodoxes cantiques sous la tutelle de l’Ascolo del Chrestia Idiot (1645) que le Père  Amilia (31) devait assez rapidement transformer en Perfet Chrestia, du solstice de Noël à celui de St Jean, se  déroulaient les “perbièlos dam lum” (veillées éclairées) et “sense lum” (sans  lumière) savamment graduées et culminant avec “la neït de l’affart” (la nuit où  l’on se goinfre, la nuit de Noël) et ses Noëls dont le facétieux “Lechen  droumi” n'était pas exclu; tandis que bourrées  et réménilles avec leurs mélodies aux intervalles significatifs, aux  inflexions suggestives, continuaient à semer dans les campagnes un grain qui  devrait reverdir en laurier après la prophétique période de germination.  
   
                         Frédéric Mistral l’avait bien  senti, qui écrivait à la suite de la réédition des Cantiques de ce même Père  Amilia : “Li Capelan aurien degu coumprene, in long tems, que la religioun  coume touti li belli causo dóu passat, finis per faire cors emé la lengo dóu pople e  qu’elo a tout a perdre de se dessepara di tradicioun poupulari” (Lettre du 7  oct. 1889, in Le Moniteur de l ’Ariège)  propos auxquels faisait écho le vice-chancelier Jean Monné (co-auteur - à la  demande de Madame Frédéric Mistral - avec Pascal Cros, de la traduction en Provençal du livret de l’opéra  Mireille, par Michel Carré sur la musique de Charles Gounod - Opéra qui fut  donné en Provençal à Marseille et en  Arles, les 11 et 13 juillet 1914 avec Maryse Récam, le ténor Martel et  Boudouresque dans les rôles principaux) lorsqu’il citait la liste des trésors  qu’il avait trouvés dans l’Almanac  Patouès de l ’Ariège, fidèle miroir d’une langue et d’une mémoire chères à  beaucoup. 
   
                         “Aquéu librihoun, que costo que  tres sóu,  es un perlet d’armana; i’a de pougnado de prouvèrbi, de cansoun acampadi dins  li divers caire de l’Arièjo : Adiu Margarido; Bergero Naneto; Len del Païs;  Cansou des froumatjaires d’Auzat, etc, etc, touti reculido dins lou pople e  qu’es en de bon de sauva” (in Lou  Felibrige la revue de Jean Monné, Marseille, janvier 1900). 
   
                         Ce message initial, initiatique pour certains, les Félibres  d’aujourd’hui, ceux de la première coupe, les Frédéric Soulié, Tribolet, Joseph  de la Migo, Duran qui précédèrent le regain des Garrigou, Dresch, F. Pasquier,  Gadrat, Estieu, Perbosc, Teulié, Dunac, Servat, Lafagette, Eychenne-Camarot, A.  Moulis, J. Nayrou (32) entre les plus éminents, ces Félibres l’ont maintenu  sous la noble devise des Comtes de Foix : Toco  s’y sé Gausos au point que dès 1924, Arthur Caussou - qui marqua de la  façon que l’on sait la pensée d’Otto Rahn et de ses pairs - s’enthousiasmait :  “Bey, l’Arièjo n’aurio pas à la Proubènço soun gran F. Mistral a embejar!”.  Songeait-il également aux philologues et grammairiens de l’envergure d’un Sicre  que B. Sarrieu (fondateur de l’Escolo deras Pireneos) se plut à saluer  comme il avait salué son compatriote le touchant musicien André Bouery et ses Chansons Gasconnes du Sonneur d ’Aspet (33) au pied du Cagire, maillon d’une chaîne qui du Moulin du Cussou aux vignes  des coteaux de Jurançon, en passant par la vallée de la Garonne et le Gave de  Pau chanté par Simin Palay, frémit toujours de la pensée de ceux du Pog. 
   
                         Ce même message qu’ont également  perçu au-delà de la maintenance du Languedoc, aux côtés de l’auteur de La Respelido, les Félibres de l’extrace  de Roumanille, Aubanel, Xavier de Fourvières, Charloun Rieu et les appelés de  la première heure : Anselme Mathieu, Felix Gras, Paul Arène, A. Arnavielle,  Maurice Faure, Sextius Michel, Alphonse Daudet, Marie Gasquet, Jean Brunet,  Alphonse Tavan, Paul Giera, soutenus par les sans-grade derrière les bannières  de chefs de file, Reines, Assesseurs, Syndics, Baile et Clavaire, Maîtres en  gay sabé, Maîtres d’œuvre, Mainteneurs de la qualité des F. Jouve, Mauron,  Payard, Galtier, Ripert, Charles-Roux, Peire Miremont, Sylvain Toulze, Azémar,  Jan Clar, Chanoine Rey, Marius Frezet, Marius Fousson, Marcel Bonnet, Pécoud,  Baculard, Charles, Dourguin, Maurette et ses anciens élèves, François Pitangue,  Claude Liprandi, Tessier, Nicolet, Dubled, Montagard, Nougier, A. Legros, Mme  Allard-Daudet, (nous ne pouvons les citer tous) en réservant bien sûr la place  d'honneur à ceux de Maillane, les grands Anciens - dont Paul Sellier, Louis  Ayme et A. Fabre qui aux côtés des familles Cornillon, Moucadel et de leurs  amis, sur le banc de la Place, au Café dóu Soulèu ou à Ste Agathe écoutant les  cantiques du premier musicien de Maillane, eurent l’aimable et patiente  obligeance de participer à une longue quête qui devait permettre la réalisation  d'une œuvre que l'on peut qualifier d'historique puisqu'elle rassemble en une  même foi les partisans du compositeur de Mirèio (34) et ceux de l’aède de Faust, “lou musicaire linde”, autour d'une Coupo  Santo en laquelle d'aucuns croient reconnaître l'éclat d’Esclarmonda qui etz vos e Na guia “l’astre de Montségur” comme  disait Mistral, qui n’avait pas oublié. 
   
                         Ce murmure de la Colombe, du Comté au Comtat, sous la  bannière sang et or des Rassembleurs  du Midi (35) nous avons essayé de l'entendre, peut-être de le faire entendre. 
CLAUDE D'ESPLAS 
 
  Imagerie sonore : 
 ARIÈJO, Ô MOUN PAIS & LOU CANT DÓU SOULÈU : 2 disques microsillons 33 tours  stéréo : les Chants du Comté de Foix, le pays Cathare de Gabriel Fauré (Gascogne-Languedoc) et ceux de Provence dont Mireille, l'opéra de Gounod chanté en Provençal. Enregistrements historiques. 
  
Notes 
           (1) Cf. Les Poésies du  Troubadour Raimon de Miraval, éditées par L.T. Topsfield, Fellow and Tutor  of St Catherine’s College, Cambridge, dans la série “Les Classiques d’Oc”  publiés sous la direction de Jean Boutière, et Troubadours and Love (L.T.  Topsfield, Lecturer in Provençal and French in the University of Cambridge)  Cambridge University Press, pour l'étude du thème de l'amour chez quelques  troubadours dont Guiraut Riquier et  surtout Guilhem de Montanhagol et son couplet fameux, à  Lunel : 
  “N'Esclarmonda, qui etz vos e Na Guia... ” prétexte aux plus  étonnantes interprétations (voir par exemple les traductions proposées par les  spécialistes en la matière). 
   
           (2) On sait l'intérêt assidu que manifesta F. Mistral aux  Nostredame (César et Jean, son oncle) dont il aurait fièrement porté le nom au  baptême si... et les problèmes soulevés par la Chronique de Provence, les archives du Comte de Sault, les  originaux du moine des Iles d’Or et la copie augmentée de Saint-Césari (Cf. Les Poèmes de Gaucelm Faidit, éd. critique et traduction par Jean Mouzat et le Moyen-Age Littéraire Occitan dans l'œuvre de Frédéric Mistral par Jacques de  Caluwé, éd. A.G. Nizet, Paris 1974). 
   
           (3) L’élégie ou “canso” (en d’autres termes : chan, chantar,  chantaret, son, sonet, appellations qui marquent clairement l’étroite union du  poème - mais s'agit-il bien de cela ? - et de la musique) exclusivement  consacrée à l'amour et dédiée à une Dame, être qu'on représente comme  parfaitement dénué de raison et avec lequel on n'a cependant jamais tant  raisonné, car s’il est impossible de croire que toutes les chansons sont de la  même main, il semble bien, par contre, que c'est la même femme - Châtelaine ou  Comtesse - qu'ont aimée tous les poètes. (Cf. La Poésie Lyrique des  Troubadours, J. Boutière, A.H. Schutz, I.M. Cluzel avec la collaboration de  M. Woronoff; Nizet 1973. Bernard de  Ventadour, Troubadour du XII° siècle, Chansons  d'Amour, éd. critique par Moshé Lazar, Université Hébraïque de Jérusalem.  Librairie C. Klincksieck, Paris 1966; les Chansons des Troubadours, Ismaël Fernandez de la Cuesta et Robert Laffont,  Institut d'Etudes Occitanes, 1980), J. Beck, La Musique des Troubadours, Paris 1910, etc.). 
   
                         (4) Troubadour, du latin trovare=trouver, mais peut-être  aussi de l'arabe “touroub ed-diour =ceux qui entrent dans les maisons pour  chanter en s'accompagnant d'instruments de musique” (Henri de la Bastide). 
   
                         (5) ln Mosaïque du  Midi (1838-1842) traduction A. du Mège (Archives Départementales de l’Ariège). 
   
                         (6) Le décasyllabe et les coupes “a majore” ou “a minore” dans  la poésie d'Oc du Moyen-Age par Claude d’Esplas (à paraître). 
   
                         (7) “La Provincia Romana” était toute la partie du sud  conquise par les Romains de la frontière italienne à Narbonne et dont la langue  porta de bonne heure la dénomination de “Provençal”. 
   
                         (8) On répétait encore à Marseille en 1839, le premier  couplet de l'une de ces chansons improvisées à la Targo de 1777 : Qu‘a gagna la Targo?. N’es patroun Cayoou, etc. (in Mosaïque du Midi, op. cité 1838) chanson  dont le texte diffère sensiblement (orthographe et grammaire) de celui  reproduit par F. Mistral dans son Trésor  du Félibrige, sous la rubrique Ch. Pop. 
   
                         (9) St Siffrein, à Carpentras où s’illustra J.B. Laurens et  où avait chanté, dit-on, La Malibran (voir L'Éducation  musicale n° 259, juin/ juillet 1979). Voir également Mouret, Le Musicien des Grâces (Renée Viollier) Minkoff Reprint,  Genève 1976. 
   
                         (I0) Cf. Le  Pigeonnier, Quarante Années de Décentralisation Littéraire et Artistique en Vivarais,  de Michel Fromentoux (chez I'Auteur, 20, rue Melchior de Vogue, 07 Annonay). 
   
                         (11) Il s'agit du Cant  per Nadal (perque n’aben pas l'abantatge de nous trouba dins le bilatge que  pourtèc nostre salbomen...) avec une traduction française de Gravollet aîné,  copyright 1917 by Rouart, Lerolle et Cie. Sur Goudouli, voir également travaux et conférences du Chanoine Salvat (I.E.O.) et Actes du  Colloque international “Goudouli et soun  tèms” Toulouse, I980, Université du Mirail, dans le cadre du IVe Centenaire de la naissance du grand Poète de  Toulouse. 
   
                         (12) Les cantatrices Madeleine Grey et Victoria de Los  Angeles en risquèrent une bien “lointaine interprétation”. 
   
                         (13) Cf. Gabriel Fauré dans sa conférence du 10 mars 1923 : “La  Musique espagnole et le caractère espagnol” : “Mais des chansons populaires  ne suffisent pas à créer un art musical national. Elles doivent en former la  base, le substratum en quelque sorte. Il faut que des musiciens, de vrais  musiciens, connaissant à fond leur métier et pourvus du don créateur, sachent  s’en inspirer, en extraire ce que Rabelais appelait la substantifique moelle,  et, de cette masse informe, tirent l'œuvre d'art”. Egalement sa lettre à M. le  Maire de Pamiers, du 5 mars 1923. 
   
                         (14) A la suite d’Eugène Baret, Professeur de Littérature  étrangère à la Faculté des Lettres de Clermont, nous n'aurons pas à juger ici  les procédés de l’lnquisition dans la  mesure où, en principe, leurs effets furent moins littéraires que politiques et  sociaux, excepté bien sûr en ce qui concerne la prescription des ouvrages en  langue romane (Cf. Histoire générale du  Languedoc, III, p. 383 et Annales de  la Ville de Toulouse, dédiées à Monseigneur le Dauphin (Paris  M.D.C.C.L.XXI); voir également Ordonnances et Règlements de Simon, Comte de  Montfort pour la réformation du païs et terres par lui acquises (Pamiers, le  1er décembre 1212). Signalons cependant à la suite de l'article L'Inquisition Médiévale en Languedoc (Jacques Ferlus, Bulletin annuel de la  Société Ariégeoise Sciences Lettres  et Arts, 1967, dont le Président d’Honneur était le Duc de Lévis-Mirepoix,  de l’Académie Française) la piquante conclusion dans 1e procès verbal du 20  janvier 1968 (ibid.) : “L'inquisition  médiévale en Pays d'Oc, dit M. Ferlus,  fut sans doute ce qu’on appelle une juridiction d ‘exception mais ce ne fut pas  une juridiction de tortionnaires sans frein ni retenue, brûlant et massacrant  au petit bonheur”. L'effort de M.  Ferlus pour “remettre les faits dans leur équilibre” fut mis en relief par M. le Duc de Lévis-Mirepoix.”  
  Références auxquelles nous  ajouterons, toujours par souci d'équilibre, les deux ouvrages de l’Abbé J.M.  Vidal, Professeur d'Écriture Sainte au Grand Séminaire de Nice-Cimiez puis  Recteur de St Louis des Français à Moscou et peu suspect d'hérésie : Le Tribunal d'Inquisition de Pamiers (Toulouse, Privat 1906) et Bullaire de l'Inquisition française au XIVe  siècle et jusqu'à la fin du grand schisme (Paris, Letouzey, 1913)  ouvrages dont le compte-rendu est donné dans ce même Bulletin de la Société  Ariégeoise (années 1906 et 1913). 
   
                         (15) voir : La Chanson  de la Croisade Albigeoise, éditée et traduite du Provençal par Eugène  Martin-Chabot, conservateur honoraire des Archives de France (Paris “Les Belles  Lettres”, 1961, 1972, 1976). 
   
           (16) Cf. Le Livre des  Chansons ou Introduction à la Connaissance de la Chanson Populaire Française (Collection  des Cahiers du Rhône, 1942, Ed. de la Baconnière, Neuchâtel) par Henri Davenson  auteur également d'un remarquable petit ouvrage sur les Troubadours. 
   
                         (17) Lis Isclo d'or (F. Mistral), édition critique établie par Jean Boutière, Directeur de  l'Institut d'Études Provençales de la Sorbonne (Didier, Paris, 1970). 
   
                         (18) “Cette langue qu'on flétrit du nom de patois... formée  depuis son berceau jusqu'à son apogée au 12° siècle par plus de dix langues  parmi lesquelles on compte le sanscrit, le zend, l'ibère, le celte, le kymris,  le phénicien, le grec, le latin, le goth, l'arabe, le franc” (Arthur Caussou, Le Félibrige Ariègeois, Semaine Ariègeoise, journées du 23 et 25  sept. 1924). 
   
                         (19) Au sujet de  “l'anonymat irritant” Cf. Charles Rostaing : “Le Vocabulaire courtois dans la  deuxième partie de la Chanson de la  Croisade des Albigeois” Mélanges offerts à Albert Henry, 1970, Strasbourg.  De Charles Rostaing (Ex Capoulié du Félibrige, Professeur honoraire à la  Sorbonne dans la chaire de Langue et Littérature provençales, on ne saurait, entre autres, écarter certaines  déclarations d'ordre critique (c.r. de la Correspondance de F. Mistral avec Paul Meyer et Gaston Paris, Jean Boutière, introduction d'Edwige  Boutière, Publications de la Sorbonne, Université de Paris IV, série “Documents”28,  Paris 1978, Didier; in Revue La France  Latine, p. 34 - nouvelle série n° 75-76; 3° et 4° trimestre I978 - 11, rue  de l 'Estrapade, Paris V°) - radiophonique (allocution radiodiffusée,  enregistrée à la Faculté des Lettres d'Aix en 1959 pour le Centenaire de Mirèio) ou philologico-lyrique (lettre du 13 fév. 1978, datée de St  Mitré-les-Remparts.) Ces textes ne figurant pas dans la somme des Mélanges offerts à Charles Rostaing (1270 pages, Liège 1974) ils pourraient utilement compléter sinon couronner la  série d'hommages en terre étrangère que la “Marche Romane” lui a si  magnifiquement consacrés, sous la direction du Professeur Jean-Marie d'Heur  (Paris-Sorbonne) secrétaire général de l'ARULG, Chargé de Recherches du  F.N.R.S. Parallèlement voir aussi l'article de M. d'Heur (p. 242, op. cité.)  “Sur la date, la composition et la destination de la Chanson de la Croisade albigeoise  de Guillaume de “Tudèle où l'on peut lire : “... il est question d'une  tentative avortée de négociation entre le roi d'Aragon et l’Abbé de Citeaux,  qui eut lieu à Portet, exactement entre Toulouse et Muret; elle prend place  dans les trente jours qui courent du 13 avril au 13 juin de l'an 1210...(27) la  note “27" précisant : “ainsi que l'a établi M. Martin-Chabot, t. I p. 110,  n. 2”. Rendons à M. d'Heur – dont l'érudition emprunte parfois de saisissants  raccourcis - ce qui n'appartient qu'à lui, en fonction de la “consécution des  événements racontés” (à défaut de l'invariant géométrique - (R-4 λ). Quant à l'utilisation de Δm.c² par les  “chivalié de la Coumtesso” se reporter plutôt à l’Épopée “discontinue” de  Claude d’Esplas : Partez Pas Comme Ça, Grand-Père ou le Temps des Idoles (Jérôme Martineau, Editeur, les Presses du Marais, 1968).  
   
           (20) Indications fournies par un berger de Cornus et Madame Veuve Baille  (Montaillou, août 1978) — avec le récit de “phénomènes” dûs à une Dame Blanche.  “Magie en Pays d’Olmes, Sorciers et Revenants”, étude de Raymonde Tricoire  (1975) illustre de manière assez immédiate, la note de l’Abbé J. Vidal (alors  Chapelain de l'église Saint-Louis des Français) s'appuyant sur le manuscrit  latin 4030 de la Bibliothèque Vaticane, “Une secte de spirites à Pamiers en  1320” (in annales de Saint-Louis des Français, Rome 1899,  compte-rendu de Felix Pasquier dans le Bulletin  de la Société Ariégeoise des Sciences, Lettres et Arts et de la Société des  Études du Couserans, 7e vol., numéro 5, 1900): Ces hérétiques traduits, le  23 février 1320, devant le tribunal d’lnquisition de Jacques Fournier, Evêque de Pamiers, qui devint Pape sous le nom de Benoît XII étaient au nombre de six (quatre femmes, deux hommes :  Arnaud de Monesple et Gélis Botheler). On reprochait à leur chef Gélis “d’avoir des relations avec les âmes des  défunts, de les voir, de leur parler, de recevoir d'elles des commissions pour  leurs amis, de plus de croire et de professer des doctrines en tachées  d'hérésie concernant l'état et la destinée des âmes”. Quel Jury d’exception  devrait-on, aujourd'hui, réunir pour condamner l'une des émules de Botheler  dont le plus illustre client devait accéder à la magistrature suprême ? (Cf. Les Voyantes, p. 179, André Larue,  Librairie Arthème Fayard, 1971). 
   
           (21) Cf. Adelin Moulis, Felibre Majoral, Vice-Président d'Honneur  de l’Escolo deras Pireneos : “Les  Fiançailles et le Mariage dans l’Ariège (observances, superstitions, coutumes,  chansons) Bulletin Société Ariégeoise 1965, 1966 et “Anciens Chanteurs ambulants en pays de Foix” in Archistra  (1974). 
   
                         (22) Recueil de Noëls  de l’Ariège en Patois Languedocien et Gascon par M. Louis Lafont de  Sentenac (Foix, Pomiès, 1887).  
   
                         (23) Nous fut personnellement chanté à Montaillou par M.  Durand, Maire honoraire, en août 1978. 
   
                         (24) Citadelles du  Vertige (Michel Roquebert, Christian Soula) Toulouse, Imprimerie Régionale,  59, rue Bayard. Ré-écoutez le curieux dialogue Ph. Caloni/M. Roquebert, France  Musique en direct de Toulouse, juillet 1980, à propos des Cathares. Cf.  également l’Opéra wagnérien. 
   
                         (25) Cf. Bibliographie de J. Duvernoy : “Contribution des  ouvrages critiques récents à l'histoire de l’hérésie méridionale” in Bulletin de la Société Ariégeoise (1968)  ouvrages auxquels il faut ajouter Les  Cahiers de Fanjeaux (Privat Editeur) et les derniers travaux de Mesdames  Palès-Gobillard et Thouzellier (Sorbonne). Voir aussi l'article d’Antoine Goléa  : La Signification Humaine du Mythe de  Parsifal (in Musica, n° 53, août  58). 
   
                         (26) Charte sur las  libertats de la vila et universitat de Foys, I387) : “Mossenhor lo Comte de  Foys es tengut de mantenir e deffendre les homes estranhs qui vengan habitar en  la vila de Foys, pus que sian recebutz en la comunitat d’aquelha, sino que sian  traydors, homicides o layros o accusatz  de yretgia, quessia manifestament proba”. 
   
                         (27) Cf. Les Huguenots  dans les Paroisses Rurales du Diocèse de Toulouse, (Jean Lestrade, Curé de  Gragnague) Toulouse, Imprimerie Berthoumieu, 1939. 
   
                         (28) La Petite Église (1803-1850) dont les sympathisants vivaient dans l'ombre, implantée non à  Montségur mais du côté de Pamiers, Massat, St Girons, Ercé (Anan lèu Filhetos); on comptait encore  des Chambristes à Pamiers au début de  ce siècle. Ses adeptes ne sauraient toutefois être confondus avec ces quelques  familles qui récitent encore une prière bogomile en guise d'action de grâces,  dans certains coins de l’Ariège (renseignement obligeamment communiqué en août  1976 par M. Pinel, Directeur auprès de la S.A.F.E.R.; qu'il veuille bien  accepter ici l'expression de nos remerciements). 
   
                         (29) voir ouvrages de François Baby (Toulouse-Mirail) sur la Guerre des Demoiselles et La Vie Humaine  dans les Pyrénées Ariègeoises (M. Chevalier, Ed. Génin, Paris 1956). 
   
                         (30) Pamphlet déclamé au “Club des Intérêts du Peuple” le 28  juillet 1848, composé dès 1846 par un “ménestrel dé la vilo dé Fouich” soit  quelques années avant la venue de Jasmin à Foix (janv. 1854) à qui répondit le Vieux Paysan s'adressant au “noubel  Goudouli” : 
   
           “Toutis an troubat sa musico pareillo 
           A la pu douço mel qu’eychalibo la beillo, 
           Al murmure del rec que sul gazoun brounzis”.  
   
  C'était le temps où, aux promesses de “poule au pot” du  gouvernement Louis-Philippe, répondaient les cris végétariens “boulen mounjos,  mounjos !” 
   
                         (31) Le Père Barthélémy Amilia, Chanoine Régulier de  l’église St Augustin de Pamiers, subit en partie l'influence de Mgr de Caulet  (“les Caulets an la tourrado”). Ses chants - justement analysés par l’Abbé  Fauroux - tributaires du temps pour le fonds et pour la forme connurent avec  son œuvre quatre rééditions, avant la Révolution, parce que écrits en une  langue très fluide dont il existe un glossaire (manuscrit) établi par Joseph B.  Dupuy en 1964. 
   
                         (32) Félibre Majoral, Président de l’Escolo deras Pireneos, Sénateur de l’Ariège dont il faut noter  l'intervention remarquée à la Tribune du Sénat (J.O. du Sénat, séance du 8  avril 1975) sur les dialectes locaux. 
   
           (33) André Bouéry (1821-1879) né à Luchon, s’est éteint à  Pamiers. Son œuvre fut patiemment transcrite et ainsi préservée par Bernard  Sarrieu.  
   
                         (34) Cf. René Jouveau, l’actuel Capoulié du Félibrige, “Mirèio, poème musical” in Revue de Langue et Littérature Provençales,  n° 1, 1960. (Rédacteur en chef : René Méjean, fait Majoral du Félibrige à la  Ste Estelle de Foix, 1979) et Le Courrier  d ’Aix avril 80. 
   
                         (35) Que toutes et tous veuillent bien accepter ici  l’expression de notre vive gratitude, avec la toute particulière reconnaissance  des Amis de Gounod (Présidente  d’Honneur : Germaine Lubin) pour Mirella (Scala de Milan – Cf. télégramme + lettre de Rolf Liebermann, juillet 80) et Mirèio (Opéra de France) qui - voix du siècle - ont “élevé en gloire” une  simple “chato de Prouvenço”. (Première audition FR3 Toulouse, Pierre Loubens et  Michel Plasson, juillet 80). 
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         “The above text was read at the Congrès du Cinquantenaire - XIVth  Congress of the International Federation for Modem Languages and Literatures  (Aix-en-Provence, 28 August /2 September 1978). The following abstract has been  printed in its Proceedings”. 
 LA CANSO  FROM GASTON PHOEBUS T0 FREDERIC MISTRAL 
          While we were making progress with the analysis  of Middle Provençal, starting with  the work of Father Amilia from Pamiers and of the Toulousain Goudouli, worthy,  if any here, of the laurels of Damo  Clemenço, it soon became clear that one must see in the Comté de Foix not only a prehistoric or historic entity in the Teilhardien sense of the history of man, but  also and above all, a timeless refuge of the spiritual, the linguistic and the  musical order. We realized that its high places, immortalised by the writer,  still Anonymous - for the time being at least - of those parts of the “Canso” de la Croisade written in the  language of Foix, had still to await their Parsifal who would reveal once again  to the world the earthly traces of that Coumtesso to whom the pure and the  humble gave the name of Esclarmonda and whom they honoured at the solstice with  the Cant del Soulelh despite the  often murderous opposition of the guardians of conscience. This they did bound  to leave on this side of the Pyrenees the imprint of that truth which Pilate  had not dared to learn, the pass-word given by one generation to the next, the  ineffable Essentiel, which, despite its eternal movability, its cruel  remoteness, the variety of its manifestations or the complexity of its  expression through the voice of the actors and interpreters of the courts and  gardens of our Globe, rallied under the red and gold banner of Gasto Phoebus  and Roy René - “to reconquer that which was ours” - the Coumtat and the Comté -  rallied them round the Coupo Santo which some called the Graal, recalling the  verses of Jehan de Recaut on the ruined monastery of Prouille : 
   
           “Le rosier refleurit, aimez, jeunes bergères, 
           Ils vous sont inconnus les maux du troubadour, 
           … 
           Dans nos bosquets la colombe murmure 
           La passagère anime les vallons.” 
           
           Beyond the woes of the Troubadour - and all  unknown to the likes of Guiraut Riquier - collected at the purest lyric  springs, sometimes unknown, where before us Francis of Assisi, Charles Gounod  or Gabriel Fauré drank - and in homage to certain great “rassembleurs” of the  stamp of Gasto Phoebus or Frédéric Mistral, it is this murmur which we have  resolved to hear if not to make heard. 
 
  CLAUDE D’ESPLAS 
  (Translation Timothy BURNETT, Esq. ;The British Library) 
ANNEX : 2 stéréo records : ARIÈJO, Ô  MOUN PAÏS (V/30/ST 7192 STEREO 33 T) & MIRÈIO E LI CANT DI FELIBRE (V/30/ST 7228 STEREO 33 T)  
 
       
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