Monpidou et Cheucheu

1967

����������� Mardi 19 d�cembre � Monpidou, en rage, car dans ce mur de chair, il y a une �me, avance vers moi, fendant l'air de ses 105 kilos. Cheucheu vient de l'interpeller entre deux portes en lui rappelant que, vu son absence d'hier, il aurait d� t�l�phoner. Monpidou, furibard, jure que sa m�re a t�l�phon� sous ses oreilles et que, par cons�quent, il s'appr�te � attraper Cheucheu par le collet. Son visage s'empourpre, gonfle et l'on sent que cet Ob�lix vosgien va faire un mauvais parti � son adversaire. Soudain Monpidou se ravise puis fonce chez Charybde pour se plaindre. Celui-ci appelle Cheucheu par t�l�phone et lui recommande, en termes envelopp�s, de veiller � ce que ses secr�taires transmettent les appels des professeurs en vraie difficult� de sant� : Monpidou se d�ballonne.
����������� Mercredi 20 d�cembre � En classe de Terminale (section philosophie), un �l�ve pontifiant trace d'une main h�sitante, sur le tableau vert, la liste des cinq auteurs contemporains que tout �tudiant �tranger et de m�me �ge, devrait avoir � son chevet : Malraux, Ponge, St-John Perse et je ne sais plus qui. Se dresse alors le petit-fils de P�p�, qui voit rouge et qui fonce vers le tableau et qui rajoute hargneusement : Ma vie par Sheila et Faut l'Faire de Maurice Biraud ... Le petit fils du Ma�tre, mission accomplie, regagne sa place o� tr�ne une valise avion frapp�e aux armes de l'A�roflot.